LA RESPIRATION

« La respiration ne s’éduque pas elle se libère » Françoise Mézières

Cette phrase résume tout à fait la trame de nos séances. Elle est totalement subversive et va à l’encontre de toutes les techniques qui s’évertuent à essayer d’enseigner une fonction qui est la seule fonction que nous n’avons pas eu à apprendre à notre naissance.

Retrouvez ce félin que nous avions suivit lors de notre précédente lettre. Il marche élégamment, son échine se déroule librement et la valse lente de ses côtes fait entrer l’air par ses naseaux largement dilatés.

« Il est aussi absurde d’essayer d’apprendre au patient à respirer que de lui apprendre à bien faire circuler son sang. Il n’est pas de mauvaises respirations, il n’est que des respirations gênées. » Françoise Mézières

C’est pourquoi pendant nos séances nous ne rechercherons jamais à modifier notre habitude respiratoire et pourtant la respiration y occupe une grande place.

Ne vous occupez plus de votre respiration en la contraignant à suivre un rythme que vous choisissez. Nous avons tous un « habitus respiratoire » qui est fonction de la forme de notre thorax. La respiration est une fonction semi automatique qu’il est vain de vouloir éduquer.

« Tel le fond d’une boite, il (le diaphragme) est solidaire des forces qui lui sont contigües dont le gauchissement le déforme et réciproquement son propre gauchissement s’oppose à la correction des faces adjacentes. » Françoise MÉZIÈRES

Notre respiration est victime de notre posture, ce sera en la libérant de ses contraintes mécaniques que nous lui redonnerons toute sa liberté.

Le diaphragme est un puissant muscle lordosant. Ce sera donc en réduisant les lordoses (les creux) que le diaphragme se libèrera.

Je vous propose de vous reporter à l’article suivant pour revenir à la biomécanique de ce muscle.

UN MOUVEMENT

Allongé sur le sol. Prenez le temps de vous faire une opinion concernant vos appuis. Quelle est l’empreinte, le dessin de votre dos sur le sol ? Quels sont vos appuis ?

Posez vos paumes de main sur les basses côtes, les doigts restent dépliés. Commencez à installer une respiration un peu plus ample et profonde. Lorsque vous avez envie de souffler vos 2 mains vont aider vos côtes à se rapprocher de votre rachis, et à l’inspiration vos mains suivent la remontée de vos côtes, c’est uniquement sur le souffle que vous aidez la descente des côtes. Faites ce mouvement tranquillement.

Maintenant glissez vos doigts sous vos côtes, au niveau des ailerons, à l’intérieur. Vous respirez là sous vos doigts, et en prenant votre temps vous déplacez vos doigts vers les côtés, ils sont toujours à l’intérieur, sous le pourtour de vos côtes, vous allez jusqu’où vous le pouvez. Là sous vos doigts se trouve votre diaphragme, il tapisse le pourtour des dernières côtes. Prenez le temps de respirer sous la pulpe de vos doigts qui ont tendance à être expulsé à l’inspiration.

Ensuite après un certain temps, vous allez maintenir la pulpe de vos doigts à l’inspiration sous vos côtes. Vous relâcherez sur le souffle la pression pour mieux recommencer sur l’inspiration. Faites cela plusieurs fois. Puis vous reposez vos bras sur le sol.

Peut-être votre dos est-il posé différemment sur le sol…et le mouvement de vos côtes comment se passe-t-il ? Pouvez-vous observer l’air qui permet à votre dos « de respirer » ? À chaque inspiration les côtes respirent même derrière dans votre dos en se dilatant et en s’appuyant sur le sol. Vous avez agi sur le gauchissement du thorax.

« Nous n’avons rien à attendre de la respiration », c’est-à-dire qu’elle ne va pas soigner, mais si elle est empêchée, contrainte elle va compromettre le résultat de la séance.

STAGE DE GYMNASTIQUE POSTURALE